Vous regardez votre terrasse en vous disant qu’une pergola solaire, ce serait parfait ? Je comprends l’idée. Combiner un espace de détente avec de la production d’électricité, c’est séduisant sur le papier. Mais avant de foncer tête baissée dans ce qui ressemble à l’idée du siècle, prenons quelques minutes ensemble. Ces 5 questions vont vous permettre de savoir si votre projet tient vraiment la route ou s’il risque de se transformer en gouffre financier.
1. Votre terrain peut-il vraiment supporter une pergola solaire ?
Commençons par le commencement. Votre sol. Une pergola solaire, ce n’est pas juste une structure légère avec quelques panneaux dessus, loin de là. Pour une installation de taille moyenne – on parle d’environ 5 kWc, soit la puissance qui couvre les besoins d’une famille -, vous allez porter entre 600 et 800 kilos. Quand il neige ou qu’il y a du vent ? Cette charge peut facilement doubler.
Résultat : vous allez devoir couler des fondations en béton. Comme pour une petite construction, ni plus ni moins. Avant de vous emballer, quelques points à vérifier. D’abord, est-ce que vous savez ce qui se cache sous votre terrasse ? Des canalisations d’eau, de gaz, des câbles électriques enterrés… tout ça peut transformer votre projet en vrai parcours du combattant.
Et puis la nature de votre sol compte énormément. Terrain remblayé ? Sol instable ? Les fondations vont coûter bien plus cher que prévu, c’est certain.
Comptez au minimum CHF 3 000.- à 5 000.- rien que pour les fondations. Si vous ne connaissez pas la composition de votre sous-sol, consultez vos plans de construction ou contactez votre commune pour connaître l’emplacement des réseaux enterrés. Pour les câbles de télécommunication, Swisscom propose un service gratuit d’information sur son réseau. Cette étape peut vous éviter des surprises à plusieurs milliers de francs.
2. Votre consommation électrique rend-elle le projet rentable ?
Ici, on touche au cœur du problème économique. Beaucoup de gens s’imaginent qu’ils vont gagner de l’argent en revendant leur électricité au réseau. C’est un piège classique. La réalité ? Votre fournisseur d’électricité vous rachète le courant que vous produisez entre 6 et 8 centimes le kilowattheure (kWh). Vous, vous le payez entre 20 et 25 centimes quand vous le consommez.
Vous voyez le problème.
La rentabilité se joue donc sur l’autoconsommation : utiliser directement chez vous l’électricité que vous produisez. Simple en théorie. Mais pour que cela fonctionne, il faut que votre profil de consommation corresponde à votre profil de production. Les panneaux solaires produisent en journée, avec un pic vers midi. Logique.
Si vous consommez moins de 4000 kWh par an ou uniquement le soir – comme beaucoup de foyers où tout le monde travaille -, l’équation ne fonctionne tout simplement pas.
Prenez vos dernières factures d’électricité. Regardez votre consommation annuelle. Puis réfléchissez honnêtement à vos habitudes : êtes-vous souvent chez vous en journée ? Faites-vous tourner lave-vaisselle et machine à laver pendant les heures de production solaire ? Vous avez une climatisation qui fonctionne l’été ? Si c’est non à la plupart de ces questions, une pergola solaire ne sera jamais rentable pour vous.
3. Les règles de votre commune vont-elles compliquer votre projet ?
Alors là, attention. Une pergola solaire n’est pas qu’une simple pergola, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Dès que vous ajoutez des panneaux photovoltaïques, cela devient une installation électrique qui doit respecter certaines règles. Et ces règles changent complètement d’un canton à l’autre, voire d’une commune à l’autre.
Quelques exemples pour vous donner une idée. À Genève, dès que votre pergola fait plus de 5 mètres carrés ou dépasse 2,5 mètres de hauteur, vous devez demander un permis de construire complet. Dans le canton de Vaud, une simple procédure d’annonce suffit généralement. En Valais ? Chaque commune a ses propres exigences. Et si vous habitez dans une zone protégée ou un site classé, préparez-vous à des démarches administratives longues et complexes. Parfois même un refus pur et simple.
L’erreur qui coûte cher, c’est de construire d’abord et de demander l’autorisation après. Vous risquez l’ordre de démolition. Et là, votre investissement part en fumée.
Avant même de demander le moindre devis, appelez votre service communal de l’urbanisme. Juste pour connaître les règles qui s’appliquent chez vous.
4. Connaissez-vous le coût réel de votre projet ?
C’est là que beaucoup se font piéger. Les vendeurs mettent en avant le prix de la pergola elle-même, mais ce n’est qu’une partie de la facture finale. Pour une installation de 5 kWc – qui correspond à environ 30-35 mètres carrés de panneaux -, voici ce que vous devez vraiment budgéter.
La pergola avec ses panneaux vous coûtera entre 15000 et 20000 francs. Mais il faut ajouter les fondations dont on vient de parler : encore 3000 à 5000 francs. Le raccordement électrique entre votre pergola et votre tableau principal ? Comptez 1500 à 3000 francs selon la distance et la complexité.
N’oubliez pas les frais administratifs : permis, études de sol éventuelles, raccordement au réseau… 500 à 2000 francs de plus.
Au total, vous arrivez facilement à 20000-30000 francs. Heureusement, l’État suisse subventionne ces installations via le programme Pronovo. Pour du 5 kWc, vous toucherez environ 2600 francs. Votre coût réel se situe donc entre CHF 17 400.- et 27 400.-. Soit 30 à 40% plus cher qu’une installation équivalente sur votre toit.
5. Êtes-vous sûr que votre toiture ne convient vraiment pas ?
Cette question est importante car dans 8 cas sur 10, installer des panneaux solaires sur votre toit reste plus rentable qu’une pergola. Je sais que l’idée de la pergola est séduisante, mais si votre motivation principale est économique, réfléchissez-y à deux fois.
Une pergola solaire se justifie vraiment dans quelques situations précises. Votre toit est orienté plein nord ou constamment à l’ombre ? Impossible d’y mettre des panneaux efficaces. Votre toiture est trop ancienne ou fragile pour supporter le poids des panneaux ? La pergola devient une alternative intéressante. Dans certaines copropriétés, le syndic peut interdire les installations sur les toits communs. Enfin, si vous avez vraiment envie de cet espace de vie supplémentaire et que l’aspect énergétique n’est qu’un bonus, alors foncez.
Mais si votre toit est bien orienté, en bon état, et que vous cherchez simplement la solution la plus économique pour produire votre électricité ? Restez sur une installation classique. Elle sera plus rentable et plus simple à mettre en œuvre.
Le moment de vérité
Soyons francs. Une pergola solaire bien conçue et bien placée peut être rentable, mais elle demande entre 8 et 12 ans pour rembourser votre investissement. Et c’est dans le meilleur des cas. Pour que cela fonctionne, vous devez cocher toutes les cases : une forte consommation électrique pendant la journée, un terrain adapté techniquement, une toiture qui ne convient pas aux panneaux classiques. Et surtout un budget confortable.
Vous hésitez encore après avoir répondu à ces 5 questions ? Commencez par faire étudier votre toiture par un professionnel. Dans la plupart des cas, c’est encore là que vous ferez la meilleure affaire.
Vous avez besoin d’un accompagnement personnalisé pour votre projet ? Les experts Trisol analysent gratuitement votre situation et vous conseillent en toute transparence sur la solution la plus adaptée à vos besoins. Que ce soit pour une pergola solaire ou une installation sur toiture, nous vous guidons vers le choix le plus rentable pour votre foyer. Contactez-nous pour une étude personnalisée et découvrez quelle solution énergétique correspond vraiment à votre situation.